Hommage à Gérard d'Oléac. Source
Gérard d'Oléac était né le 4 juillet 1925 à Saint Leu la forêt, au sein d'une famille ou l'éducation était rigoureuse. Il fit un une grande partie de sa scolarité à Enghień à l'institution devenue maintenant Notre Dame d'Enghien, à laquelle il était resté très attaché. Parti effectuer son service militaire au Maroc pendant 2 ans, il y prolongera ensuite son séjour pendant quelques mois, y fera du théâtre et exercera la profession de journaliste. De retour en France, il fonde avec son épouse Germaine, une famille nombreuse qui compte 4 enfants, 4 fils dont il était fier. Ils lui donneront 9 petits enfants et 2 arrières petits enfants auxquels il est resté très attaché, manifestant à chacun d'entre eux une attention particulière, et une affection sincère qui ont éclairé la dernière période de sa vie. Ses activités professionnelles l'amènent à travailler à la préfecture de police de Paris, ou il participe à la construction de nombreux commissariats et casernes. En parallèle, toujours infatigable, Gérard exerce une activité libérale à Argenteuil, toujours dans le domaine de l'urbanisme et de la construction. Il travaillera notamment avec Jean Defresne, architecte, autre grande figure de notre Ville. Résumer en quelques mots l’engagement citoyen et politique de Gérard d’Oléac est bien difficile, tant son implication fut importante par sa durée et son contenu. Gérard, homme de convictions sincères et inébranlables, s’est toujours intéressé à la vie politique. L’engagement civique n’était pas pour lui un vain mot, et dans les visages multiples de notre ville d’Argenteuil, il avait toute sa place. Pendant de nombreuses années, il s’est engagé dans les divers mouvements centristes qui existaient au plan national, souvent accompagné dans ses activités politiques par Madeleine Meunier Quinsac qui elle aussi nous a quitté récemment. Son action militante connaît enfin la reconnaissance du corps électoral lorsque après la loi de décentralisation il devient conseiller municipal pour la première fois en 1983 siégeant dans l’opposition au Maire de l’époque, Robert Mondargent. Bien que d’opinions fort éloignées, ce dernier lui réservait une écoute attentive surtout lorsqu’il s’agissait de questions tenant à l’urbanisme, le domaine de prédilection de Gérard , des connaissances appréciables par un maire quelle que fut son opinion. En 1995, il participe au côté de Georges Mothron aux élections municipales, ajoutant encore une fois le courant centriste au courant gaulliste, dans un esprit d’unité qu’il a toujours recherché. Il ne fut pas élu au Conseil municipal, mais par un clin d’oeil de notre histoire locale il y siège à nouveau à la suite de la démission d’une élue de la liste. Il revient donc au Conseil municipal présidé par Roger Ouvrard, Maire respectueux des élus de l’opposition, qui sut lui aussi distinguer les positions idéologiques des compétences techniques de Gérard. En 2001, inquiet pour la santé de son épouse, Gérard renonce à solliciter un nouveau mandat, mais pour rester fidèle à ses amis politiques il accepte de figurer symboliquement en dernière position sur la liste conduite par Georges Mothron qui devient cette année là le nouveau Maire d’Argenteuil. Pour ma part, j’étais le même jour élu conseiller général, mandat qu’il avait brigué avec beaucoup d’ardeur quelques années auparavant, même si sa candidature ne fut pas couronnée de succès. Il m’avait en quelques sortes ouvert la voie et me fit partager son émotion bien sincère lors de mon élection, un moment inoubliable pour nous. Mais, fin de l’exercice d’un mandat municipal ne signifie pas pour Gérard fin d’activité, puisqu’il consacre son temps à diverses activités associatives, comme en témoignent les fonctions qu’il assume notamment au sein de la Saint Georges, et de l’association Festiv’centre ville. Il ne renonça pourtant pas à l’engagement militant, adhérant au parti Radical qui venait de s’implanter à Argenteuil en 2009. Gérard avait été distingué comme il aimait le rappeler par des hommes politiques d’envergure nationale comme Jean Lecanuet, Jean-Jacques Servan-Shreiber, Raymond Barre ou Alain Poher. Mais il resta toute sa vie très attaché à la politique locale. Qu’il me soit permis de terminer sur une note d’humour, parce que Gérard n’en manquait pas. Lors de notre dernière rencontre à la Maison de retraite Médicis, il me fit part de sa peine d’avoir du quitter sa jolie maison et que celle-ci fut vendue, mais il ajouta avec un petit sourire … « ce qui va me manquer, c’est que maintenant, je ne vais plus pouvoir me plaindre des impôts locaux qui augmentent, puisque je n’en paie plus ! » .
Au revoir Gérard, que ton exemple et ta persévérance éclairent toutes celles et tous ceux qui aiment la France, qui aiment notre ville et se battent pour elles. Argenteuil te rend hommage aujourd’hui , et ne t’oubliera pas. [...]
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Philippe Métézeau
Ils nous ont quitté - Deuil
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