Extrait du JDD :
INTERVIEW : Le député socialiste de l’Aisne René Dosière, gendarme des dépenses de l’État, suggère des économies à François Hollande et prend position pour la suppression des cumuls des mandats.
.../...
Vous évoquez 15 milliards d’économies… Au bas mot, car les projets communaux sont également financés par l’État. Une meilleure gestion locale allégera également des dépenses de l’État de 2 à 3milliards. J’évalue en réalité l’économie autour de 18 à 20 milliards.
Les cumulards sauveront-ils une fois de plus leur statut? C’est une promesse présidentielle. La fin du cumul, c’est l’assurance d’une France mieux gérée! Quand vous cumulez, ce sont les technocrates et les apparatchiks qui le font à votre place.
Vous proposez de supprimer la réserve parlementaire des sénateurs, mais vous épargnez celle des députés. Vous ménagez vos pairs? Les sénateurs s’en servent souvent pour acheter des voix, pas les députés. Un sénateur a entre 300 et 2.000 électeurs, qui sont pour la plupart des maires de petites communes. La tentation est forte d’accorder çà et là une subvention pour s’assurer un renouvellement de mandat. En tant que député, je distribue en moyenne 40.000 euros par an à raison d’un millier d’euros par projet. L’impact électoral est faible, car j’ai plus de 70.000 électeurs. À l’Assemblée, elle doit être distribuée dans une plus grande transparence. En lisant un rapport de la chambre régionale des comptes, j’ai par exemple découvert que Philippe Marini avait perçu 3 millions d’euros pour la seule ville de Compiègne. Il faut savoir qu’un député de la majorité obtient en moyenne autour de 150.000 euros. |