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Dimanche 06 Octobre 2024
| Cela commençait mal. Est-ce que je m’étais trompé de pont ? Il y avait des drapeaux rouge, blanc, bleu.. Je n’étais pas en Hollande, les couleurs sont à l’horizontale. Mais non, suis-je bête, je regardais de Gennevilliers à Argenteuil, mais dans l’autre sens, d’Argenteuil vers Gennevilliers, ce sont bien les trois couleurs de la France qu’on voyait !, et tout au long de l’avenue Gabriel Péri, les guirlandes tricolores émaillaient la ville. On préparait donc la Fête Nationale. Il faut dire que le drapeau français, à Argenteuil, hormis sur le fronton de la mairie, on ne le voit plus guère. Le samedi, lors des cérémonies de mariage, ce sont plutôt les couleurs de l’Algérie qui sortent des voitures, les drapeaux sont brandis toutes vitres rabattues, sous le son des youyous ou le tamtam des gnaouas. Au grand dam des vieux Argenteuillais qui prennent le soleil sur les bancs du parc de l’Hôtel-de-Ville. Au passage, j’avais eu juste le temps de voir des tentes orange sur le parking Jean Vilar, et des banderoles annonçant « Partageons l’été », sur les grilles, en file discontinue. Ainsi donc j’avais raté une partie des festivités ? J’en eus la confirmation devant l’abondance de mon courrier. Non, je n’avais pas de factures, pas de « mise en demeure », mais des monceaux de brochures, l’Argenteuillais avec le portrait de Serge Lama, l’Argenteuillais sans le portrait de Serge Lama, un bouquin m’expliquant tout ce que je pouvais faire pendant l’été, et, point sur l’I, cerise sur le gâteau, la lettre du Maire ! Et là, je me suis régalé. Argenteuil, ville vivante, solidaire et citoyenne…. Est-ce que quelque chose avait changé ? Non, il y avait toujours des annonces sur les boutiques tout au long de l’avenue Gabriel Péri, mais, comme sœur Anne, on ne voyait rien venir. Les boutiques restaient désespérément vides. Ne laisser personne au bord du chemin, dans un contexte économique difficile… Mais n’est-ce pas le même maire qui écrit cela et qui s’est augmenté de plus de 80 % ? Toujours facile de parler du vivre ensemble, de valeurs citoyennes, de volonté politique forte. Quelle politique ? Plutôt celle de l’individualisme, de l’égoïsme forcené, du tout pour moi… Je crains donc que mes valeurs ne soient pas les mêmes que celles de Monsieur le Maire. Je ne partagerai pas la liesse populaire, les merguez et le thé dansant. Je ne ferai pas de gymnastique douce, ni de tir à l’arc. Je resterai chez moi en contemplant ma feuille d’impôts, que je vais bientôt devoir payer, tous volets tirés, en regardant le Tour de France. Et puis, dois-je vous l’avouer, j’ai horreur de Serge Lama ! Charlie Brown |
