Le ton monte entre Conjugue et la ville d’Argenteuil. Jeudi soir, le comité de soutien à l’association du Val nord s’est une nouvelle fois réuni, quelques jours après avoir perturbé la pose de la première pierre du mail Stendhal, en huant le député-maire (PS) Philippe Doucet. La structure de quartier ne digère pas le courrier adressé par la mairie aux habitants des Musiciens. L’association réclame 90000 € de subventions Voilà des semaines que le torchon brûle entre cette association et la mairie. En cause, l’attribution d’un local de la Bérionne à la maison de quartier du Val nord. « Ces locaux nous reviennent, nous avons signé une convention Anru en 2005 », martèle Hamou Aguini, directeur de Conjugue, qui se plaint, également, de n’avoir toujours pas reçu les subventions de la municipalité, « soit près de 90000 € ». La mairie a récemment envoyé un document aux habitants au titre accusateur : « Conjugue reçoit beaucoup d’argent public. La ville exige la transparence! ». La commune rappelle que « 300000 € sont versés chaque année » à la structure, et qu’elle souhaite que des élus siègent au conseil d’administration de l’association. La ville y évoque aussi une condamnation aux Prud’hommes de l’association, qui aurait « entraîné la mise sous séquestre de 20% des subventions touchées ». « Il est inadmissible que de l’argent public soit bloqué et inutilisé en cette période sans que la ville en soit informée », tempête la mairie dans ce courrier. Conjugue a en effet été condamnée en référé à verser un complément de salaire à l’une de ses anciennes salariées. Cette dernière, qui avait été mise en mi-temps thérapeutique par la médecine du travail, avait reçu un salaire à mi-temps par l’association alors qu’elle estimait avoir le droit à un salaire à temps plein. Cette condamnation n’est toutefois que provisoire puisque l’affaire doit être jugée sur le fond aux Prud’hommes le 10 septembre. En attendant, 14000 € ont tout de même été mis sous séquestre. « Il ne s’agit pas de 20% de 300000 €, comme écrit dans la lettre de la ville », se défend Hamou Aguini. L’association n’a d’ailleurs pas tardé à contre-attaquer. Elle vient de distribuer à son tour un tract dans lequel elle explique qu’il n’y a pas de décision de justice et accuse la ville de « désinformation ». |