Rabia se dit « traumatisée » par cet événement « encore douloureux ». La jeune femme de 17 ans a été agressée le lundi de Pentecôte (20 mai) rue du Nord, dans le quartier pavillonnaire des Coteaux, à Argenteuil, alors qu’elle rentrait chez elle. « Il était près de 21 heures, j’ai croisé deux hommes dans la rue. Ils m’ont insultée, j’ai accéléré le pas car j’ai eu peur, raconte Rabia. Mais ils ont fait demi-tour. L’un d’eux a arraché mon voile, m’a mise à terre puis m’a rouée de coups tout en me traitant de sale arabe, de sale musulmane, raconte cette étudiante en bac pro comptabilité. L’autre homme rigolait. » « Sans l’intervention d’un passant qui a arrêté les agresseurs, je ne sais pas ce qu’il se serait passé », souffle son père, Abdelkrim. Le soir de l’agression, la jeune femme se rend au commissariat d’Argenteuil avec sa mère. « On m’a dit de repasser le lendemain car il était trop tard. Avant d’y retourner, je suis allée à l’hôpital d’Argenteuil, un médecin m’a prescrit sept jours d’arrêt de travail », précise Rabia, les papiers de l’hôpital et la plainte en main. Son père est « écœuré ». « C’est une agression clairement raciste, qui n’a rien de banal, insiste-t-il. D’ailleurs, on ne lui a rien volé. » Des élus de la ville d’Argenteuil sont allés voir la famille. « Nous leur avons apporté notre soutien, indique-t-on en mairie. Nous condamnons fermement tous les actes de violence. » L’observatoire national contre l’islamophobie, une composante du conseil français du culte musulman (CFCM), a indiqué hier qu’il allait « écrire au parquet pour [se] constituer partie civile ». Le père de la victime réfléchit à l’organisation d’un rassemblement contre l’islamophobie à Argenteuil. « Il faut que ça bouge, insiste-t-il. Ces hommes doivent être rapidement arrêtés. Ma fille n’ose même plus sortir. Ce qui s’est passé est trop grave. Ça ne doit pas se reproduire. » |