Lettre ouverte à un Pol-Potentat local, Ci-devant Maire d’Argenteuil Source
Monsieur le Maire,
Le 3 décembre 2012, vous avez fait prendre une délibération au Conseil Municipal de la Ville d’Argenteuil, en vue de la création d’un Conseil des Cultes et d’une Journée des spiritualités. Ceci est une violation de la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Églises et de l’État, qui stipule dans son article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ». Non seulement, vous reconnaissez les cultes, mais vous leur donnez un statut hors norme. La Séparation des Églises et de l’État impose une totale indépendance entre les deux. Quand les Religions s'immiscentdans les affaires de l’Etat et des collectivités publiques, cela s’appelle le Cléricalisme. Quand la puissance publique organise les Cultes, s’appelle un concordat. Dans tous les cas, cela est contraire à la Démocratie et à la Laïcité. Mais vous poussez la violation de la démocratie au-delà de toutes limites. Alors que la Libre Pensée, au nom de centaines de citoyens du Val d’Oise, vous a demandé officiellement une salle pour réunir un meeting avec les laïques qui sont en opposition à votre décision, vous refusez obstinément d’attribuer une salle pour cela. Quand on refuse le droit aux citoyens de s’exprimer et de se réunir, cela s’appelle le totalitarisme. Avec le Concordat, Bonaparte, aux petits pieds n’est jamais loin. Mais vous n’avez pas les mêmes pudeurs avec la très catholique Christine Boutin et son parti de la Démocratie-Chrétienne. On connaît la véritable croisade qu’elle mène contre le mariage pour tous. A la veille de la manifestation cléricalo-réactionnaire du 13 janvier, vous lui avez donné une salle municipale pour se réunir. Deux poids, deux mesures, mais toujours la laïcité bafouée.
Monsieur le maire,
La République sous entend un comportement un peu plus démocratique en attribuant une salle municipale à la Libre Pensée et aux laïques qui ont le droit, comme tout le monde de se réunir, même s’ils ne sont pas d’accord avec vous. Les biens municipaux sont à tout le monde et ne sont pas votre propriété personnelle. Un certain 4 août 1789, précédent la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, les privilèges ont été abolis. Ceci anticipera la fin de l’Ancien-Régime et d’un pouvoir qui a encensé le fait du prince.
Monsieur le maire,
Vous devez choisir : ou la démocratie et la laïcité, ou le fait du prince totalitaire. C’est pourquoi, la Libre Pensée maintient sa demande de salle municipale pour réunir les laïques et le retrait de votre délibération sur le Conseil des Cultes et la Journée des spiritualités. [...]
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