DEKISMOKTON ?

Philippe Doucet a pris la fâcheuse habitude de parler seul et de trop parler, mettant à rude épreuve les tympans de ceux qui l’écoutent ou font semblant de l’écouter. Cette manière de monopoliser la parole lui a valu le sobriquet de « Monsieur-Je-Sais-Tout ». Le discours-fleuve, de plus d’une heure, prononcé samedi soir lors des « vœux du maire 2011 », n’a pas manqué de provoquer l’hilarité du public présent et son exaspération. On entendait des expressions comme « lamentable « piteux » entrecoupées de «boff » de «off » et «oh là» tout au long de ses propos. Dans sa frénésie à vouloir s’attribuer le beau rôle, il s’attaqua même à Roger Ouvrard en évoquant la non-invitation de Mondargent aux vœux du maire depuis « 1995 ». Une date qui en dit long sur son état d’esprit et que beaucoup de gens interprètent comme une provocation, une de plus, à l'égard de l’ancien maire, dont la réputation d’intégrité et « d’homme respecté et respectueux » rayonne pourtant au-delà de son propre camp politique. Philippe Doucet avait-t-il vraiment besoin d'en rajouter, alors que la tension avec le PCF est des plus vives en ce moment ? Si s'afficher avec Mondargent était, aux yeux du maire actuel, une manœuvre politicienne pour égratigner la gestion communiste sous Roger Ouvrard, et par delà agiter le spectre de l’épée de Damoclès sur ses partenaires communistes qui n’ont pas voté le budget en cours, alors elle est de mauvais goût et son effet escompté n’est pas du tout atteint. C’est raté pour au moins deux raisons.

D’abord, Mondargent n’habite plus Argenteuil depuis plus de 15 ans et il s’enfiche éperdument des problèmes de la ville, dont il est pourtant, en grande partie, responsable. La tentative de ressusciter le « cadavre politique » relève d’un faux calcul ne visant point qu’à raviver les vieilles querelles entre cocos. Cela s’appelle tout simplement « diviser pour régner » dont l’actuel maire connaît bien l’art et la manière. En tout cas, le procédé qui consiste à défendre un maire en diabolisant d’autres est fort peu honorable.

Secundo, les Argenteuillais gardent tout de même en tête que c'était Mondargent qui avait provoqué l'endettement de la ville avec notamment la Sémarg (Société d’économie mixte d’Argenteuil) et la construction de l'Hôtel de ville.

Bref, les larmes de crocodile versées par l’actuel maire sur « le cadavre politique » et l’oraison post-mortem qui en a suivi ont résonné, chez les observateurs politiques avertis, comme un orage nerveux et un tumulte moral. Le jeu sordide est grotesque et le flanc n’a pas pris.

Autre point d’amateurisme politique qui n’a pas échappé à certains, c’est l’allusion à peine dissimulée à la campagne des cantonales qui s’annonce. Dans ce registre, Philippe Doucet a aussi échoué. Car si la Saint-Sylvestre n’a a pas été émaillé par trop d’incidents, comme il le disait pompeusement, l’incendie du Franprix, évoqué sur les bouts des lèvres, est là pour rappeler la réalité tenace du bilan Doucet au plan sécuritaire. Dans cette cité du Val-d’Argent, désillusionnée et laissée à l’abandon, tout le monde sait qui est qui et qui fait quoi. Et ce ne seront pas ces quelques médiateurs que certains appellent « Médiators » qui pourront changer quelque chose à la donne ou faire oublier le bilan catastrophique de conseiller général sortant, mais néanmoins maire actuel d’Argenteuil. Nicolas Bougeard, adjoint à la tranquillité publique et candidat au canton ouest, en paiera sûrement les conséquences, tout comme son homologue d’Europe Ecologie proposé sur le canton nord. L’un, comme l’autre, n’habite d’ailleurs à la vile et l’appartenance à Doucet, direct ou indirect, a plutôt pour effet de desservir que de promouvoir. Nicolas Bougeard est, en fait, envoyé au casse-pipe. Le sait-il réellement ? C’est une autre paire de manches. L’enseignant-collègue, aussi aimable soit-il, et que d’aucuns surnomment « Pathé Marconi », allusion à la fameuse affiche de la « Voix de son Maître », aura du mal à défendre sa délégation, tellement la dalle est devenue, ces dernières semaines, le sujet dominant des faits divers à rebondissements. Il est vrai qu’il dispose d’une adresse postale à Argenteuil où il enseigne réellement. Mais ce n’est pas pour autant qu’il est un habitant « enraciné » d’Argenteuil. A beau mentir qui vient de loin… En fait Nicolas Bougeard est comme la chauve-souris de la Fontaine : « Je suis Oiseau, voyez mes ailes. Je suis Souris, vivent les rats… Vive le Roi, vive la Ligue ». Vous avez tout compris.

Finalment la soirée des vœux du maire fut un échec total. Reste que, pour les observateurs politiques, la réputation « d’halluciné » est sans doute la seule dont Philippe Doucet a sur asseoir l’unanimité lors de cette soirée. Bravo Monsieur la maire et bonne année quand même !

Un enseignant, homme de gauche.