L’accès à la prévention et aux soins des publics en précarité, une priorité pour tous ! Source
Je vous invite a lire mon éditorial à paraître dans la Newsletter du CODES (comité départemental pourĺ éducation a la santé) du val d'Oise. Nous avons souhaité consacrer cette dernière lettre de 2013 au thème "santé précarité" en valorisant des initiatives locales.
L’accès à la prévention et aux soins des publics en précarité, une priorité pour tous !
L’Ile de France est la région la plus favorable mais aussi la plus inégalitaire. En matière de santé, ses atouts ne profitent pas de façon équitable à tous les franciliens. Les plus défavorisés au plan socio économique sont aussi les plus fragiles au point de vue de la santé. Le Val d’Oise fait partie des territoires défavorisés (espérance de vie moins favorable, revenus médian faible dans le Sud du Val d’Oise). Certaines populations connaissent des situations particulièrement défavorables au regard d’indicateurs dont on sait qu’ils déterminent de façon négative l’état de santé : précarité des ressources économiques et des conditions de travail, difficultés liées au logement, vulnérabilités liées à la migration ou à la discrimination L’indicateur de mortalité infantile est de 3,9% pour 4% en France. 39% de la population vit seule, 11,1% d’étrangers, 15,5% constitue des familles monoparentales, 6% (6,1 en France) des ménages ont des ressources d’au moins 75% provenant de la CAF, 21,3% des enfants de moins de 20 ans vivent dans un ménage à bas revenus (2006, ORS). Ces données posent la question des déterminants de la santé qui engendrent des inégalités de santé et doivent être pris en compte dans les projets. Pour les personnes en situation de précarité, les questions de santé peuvent passer au second rang des préoccupations (difficultés d’accès aux soins : motifs économique, isolement, manque de connaissances des structures, défaut de prise en charge ). Les actions sont à développer mais surtout à adapter. Les constats des professionnels de terrain sont unanimes. Les populations fragilisées montrent un cumul de problèmes de santé d’ordre physiologique et psychologique mal ou non résolus souvent occasionnés ou aggravés par la situation sociale de la personne, qui la place de fait dans une situation de fragilisation et de risque accru par rapport au reste de la population. Lors des animations menées précédemment par le CODES95, les bilans positifs montrent que le public à des demandes précises. Les espaces informels proposés correspondent à leurs demandes, ainsi les besoins sont exprimés en toute liberté et aisance. Le public est demandeur quant les actions proposées prennent en compte les freins et leviers (animations en soirée pour favoriser la venue des personnes qui travaillent, proposer des activités pour les enfants). Proposer des ateliers santé en éducation pour la santé permettra au public de tendre ou devenir responsable de sa santé et d’accéder à cet "état de bien être complet", que définit la charte d’Ottawa, c’est non seulement développer le niveau des connaissances mais aussi donner à chacun un espace de responsabilité individuelle qui favorisera la démarche préventive et la participation active à l’accès au mieux être. Et au final tendre vers la réduction des inégalités de santé ! Mais comment les acteurs vont pouvoir tendre à ce résultat alors que les crédits du ministère de la santé consacrés à la prévention sont en baisse de plus de 14% dans le projet de budget pour 2014. Ils passent ainsi de 140 à 120 millions d’euros, à comparer aux plus de 250 milliards d’euros consacrés aux soins Et cela, alors même que la Stratégie nationale de santé que le gouvernement vient d’adopter affirme solennellement « Faire le choix de la prévention et agir tôt et fortement sur tout ce qui a une influence sur notre santé » ! (> lire le communiqué de presse SFSP) N’hésitez pas à nous contacter pour de futurs projets ! Bonne lecture et bonnes fêtes de fin d’année !
Philippe METEZEAU Président du CODES95 [...]
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