LETTRE OUVERTE                                                                       Argenteuil, le 26 Mars 2014

Chantal,
Lors de notre entretien téléphonique de lundi, tu m’as demandé ‘intervenir à l’assemblée générale des communistes afin de les inciter à voter Ph. DOUCET le 30 mars. Mardi à 18 heures 15, au téléphone, tu m’as accusé d’appeler à voter G.Mothron, ce qui est faux. (Ne pas voter Ph. Doucet, ne veut pas dire voter G. Mothron).
Son tract « Aucun désistement de gauche en faveur de Ph. Doucet » en témoigne. il a repris une phrase de la lettre ouverte que j’ai adressée au Maire le 11 février dernier, que toi et tous les élus de la majorité ont reçu pour information, donc tu en connais le contenu. Cette phrase est bien réelle et je ne la renie pas, mais elle n’explique pas le pourquoi de l’attitude du Maire. Cela est dommage pour le lecteur, mais je pourrais l’expliquer en cas d’interrogation.
J’apprécie de ta part que tu penses à moi politiquement la veille du 2ème tour des élections municipales. C’est vrai que nous avons apporté notre pierre à la gestion de notre ville quelques années ensemble, toi comme socialiste et moi comme communiste. J’aurais aimé que cela se fasse beaucoup plutôt au cours de ces six dernières années, car, si je ne suis plus élu, je reste un citoyen militant. On ne gomme pas d’un trait de plume 24 ans d’engagement au service de ses concitoyens.
Qu’aujourd’hui tu joues le bon soldat et l’ambassadrice de charme à la place de Ph. Doucet qui n’a jamais eu la volonté de me recevoir, ni même de me répondre sur des dossiers municipaux malgré mes nombreuses demandes écrites et verbales, je trouve que c’est un peu tard.
Aujourd’hui je comprends que pour vous, la situation soit périlleuse, mais l’appel au secours en vous rappelant que les communistes existent et peuvent encore une fois de plus vous servir n’est plus d’actualité. A ce point de vue, cela fait 40 ans que cet état de fait existe (programme commun de gouvernement). Les bons et loyaux serviteurs, que nous avons été au nom de contrer la politique de droite a toujours été à sens unique, on en voit le résultat aujourd’hui. François Mitterrand qui n’en espérait pas tant, doit jubiler dans sa tombe. L’unité est un combat disait Benoît Frachon, l’on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre sur le dos de ses partenaires en permanence, il faut un minimum d’honnêteté intellectuelle.
Pour moi aujourd’hui, vous avez trop tiré sur la ficelle, elle n’a pu résister, elle s’est cassée, il ne faut vous en prendre qu’à vous-même et ne pas trouver de bouc émissaire. Même si je ne crois pas en dieu, je trouve que nous avons été des saints vis-à-vis de votre comportement à notre égard.
Un petit rappel sur votre sens des responsabilités et de la solidarité municipale. Dans le mandat de R. Ouvrard de 1995 à 2001, le premier budget, avec ton colistier, Manuel Valls (affirmant que trop de social, tue le social!), vous avez fait le forcing pour une augmentation de 30% des impôts locaux, après d’âpres discussions, celui-ci a été réduit à 15%. Dans l’intérêt des Argenteuillais, je ne l’ai pas voté, par contre, vous, c’est le seul que vous avez entériné sur la mandature , je pense que pour être dans une majorité municipale, l’on peut mieux faire!. Sur ce mandat, c’est malheureux à dire, mais les vrais opposants, ça n’a pas été la droite, mais les élus socialistes. C’est pourquoi trois mois après les élections, j’avais demandé au Maire de faire démissionner le Conseil Municipal, car nous n’avions qu’une majorité de façade, au nom de notre cohésion municipale, celui-ci refusa. Cette pseudo unité s’est confirmée en 2001 par votre participation à la non réélection de R. Ouvrard. Ce que j’affirme ce ne sont pas des paroles sans fondement, elles sont étayées par les propos de Gérard Brochec, alors adjoint au Maire. Quelques mois avant la fin de notre mandat lors d’une discussion en Mairie, celui-ci me dit tout de go, je cite : « Notre objectif c’est de perdre la Mairie, pour la reprendre à notre compte dans six ans » fin de citation !
Vous avez attendu un an de plus, mais vous avez réussi votre objectif. Alors je pense, que je n’ai pas de leçon de moralité intellectuelle et politique à recevoir de qui que ce soit. Je n’ai eu qu’un but dans les responsabilités politiques que mon parti m’a confiées, servir l’intérêt collectif des habitants et non des intérêts politiciens, car je suis avant tout un humaniste. Je me suis toujours opposé à des décisions politiques, y compris dans mon parti quand celles-ci allaient contre l′intérêt général et de mes valeurs. Tu dois t’en rappeler, sous le dernier mandat de R. Montdargent, avec ceux qu’il avait surnommé la bande des quatre (Redois, Miette, Carer, Vovard) vis-à-vis de notre opposition à certaines mesures.
Chantal, chez les Êtres Humains, il peut exister le « mariage, mais aussi le divorce ». Pour moi après 40 ans de vie commune, notre relation n’est plus possible, nous avons trop de divergences et je demande le divorce. J’espère que tu en seras d’accord, autrement je prendrais un avocat et le juge se nommera le Peuple. Ne pouvant trouver de consensus, mon avocat a fait une brillante plaidoirie le dimanche 23 mars dans le tribunal dénommé la France. Il a dénoncé tous les mauvais coups occasionnés par tes décisions unilatérales : l′A.N.I, le pacte de responsabilité, les milliards pris dans la poche des salariés et des retraités pour donner au patronat, sans contrepartie d’emplois, le Grand Paris et les Grandes Métropoles au détriment des communes et de la démocratie de ses habitants, le pacte transatlantique (Europe -États-Unis) l’intolérable chômage toujours en augmentation, le blocage des salaires et des retraites le pouvoir d’achat dangereusement en baisse, etc. etc.
Le juge n’a pu que te débouter de tes prétentions et prononcer la sentence : un taux d’abstention record, approchant les 40% dans notre pays et 47% à Argenteuil.
L’histoire se répétant, après une gestion catastrophique de la droite et aggravée aujourd’hui par certaines décisions de F. Hollande et du Député Maire Ph. Doucet, cela provoque la montée dangereuse du Front National.
J’espère que tu vas réfléchir et te ressaisir sur la gravité de ton attitude en cautionnant une politique inacceptable, car je pense que malgré notre divorce prononcé, nous pouvons nous retrouver dans des actions et luttes indispensables pour un avenir meilleur de nos enfants et petits enfants.

Je te dis à bientôt. Bien cordialement.

Jacques VOVARD
Élu Communiste de 1977/2001 à Argenteuil

L'intégralité de la lettre est téléchargeable en cliquant sur ce lien