MUNICIPALES 2014 – Dans son édition datée du 19 mars, Le Canard Enchaîné revient sur un contrôle de police de routine survenu le 4 février à Argenteuil (Val d'Oise) au cours duquel un individu aurait été arrêté avec 31 cartes électeurs et une carte du PS. Alors que l'hebdomadaire indique que le conducteur aurait obtenu par la suite un local de la part du maire PS sortant Philippe Doucet, ce dernier dément formellement.
« Une tentative de mise sous pression à quelques jours des élections », une « manipulation politique »... Dans l'entourage de Philippe Doucet, maire PS sortant d'Argenteuil (Val d'Oise) et candidat à sa propre succession, les mots ne manquent pas pour qualifier les faits racontés dans les colonnes du Canard Enchaîné ce mercredi.

Dans son édition datée du 19 mars, l'hebdomadaire satirique revient sur le contrôle routier d'un certain Yacine survenu le 4 février dernier cité Champagne dans la commune du Val d'Oise. Lors de la fouille, les fonctionnaires de police découvrent sur le conducteur « 31 cartes électorales et une carte du PS ».
Des cartes, une salle, un bail
Appelé à se justifier sur ces nombreux documents, Yacine aurait alors dit les avoir collectés auprès de son entourage pour « montrer à la mairie » qu'ils sont « nombreux dans le quartier à voter afin d'améliorer leurs conditions de vie ». Le Palmipède précise que quelques jours après son arrestation, les cartes de Yacine auraient « payé », ce dernier étant en effet devenu depuis  « titulaire d'un bail commercial dans la cité Champagne, droit alloué par l'office public d'HLM de la ville (AB-Habitat NDLR) présidé par Philippe Doucet ».
Entendus aux commissariats, les détenteurs des litigieuses cartes d'électeurs ont donné plusieurs versions. Pour les uns, Yacine voulait « convaincre le maire de donner un local aux jeunes du quartier ». Pour d'autres, « cette exhibition de cartes électorales devait permettre à Yacine d'obtenir un appartement ou un local grâce aux maires ».
Un timing calculé ?
Interrogé au sujet de ces « Petits arrangements avec les urnes » comme les appelle Le Canard Enchaîné, Philippe Doucet a démenti les faits qui lui étaient reprochés et précisé que contrairement à ce qu'écrivent nos confrères, il n'a jamais été contacté par les journalistes de l'hebdomadaire. « C'est une grosse manipulation politique, on ne leur a jamais demandé de ramener des cartes. On n'a pas besoin de ça, faisait savoir l'entourage de l'élu socialiste. Par ailleurs, Yacine n'est pas du tout au PS, en tout cas pas à Argenteuil ».
L'entourage de Philippe Doucet précise en outre que la famille de Yacine est bien connue dans la ville. « Son frère est un ancien employé municipal. En 2013 il a menacé physiquement et verbalement le maire PS. Il a d'ailleurs été condamné à 800 heures de travail d'intérêt général pour ces faits. Il est maintenant un soutien de Georges Mothron, notre rival UMP, tout le monde le sait » ajoutaient les proches du maire. Et d'ajouter : « A cinq jours du scrutin, on se demande bien à qui profite le crime ? ».

Pendant trois semaines, avec France 3 Ile-de-France, metronews vous emmène aux quatre coins de l'Ile-de-France pour découvrir les enjeux locaux liés aux élections. Aujourd'hui, direction Argenteuil, dans le Val d'Oise. Philippe Doucet, le maire sortant, affronte celui qu'il a battu en 2008, Georges Mothron. Un combat serré entre ces deux personnalités radicalement différentes qui n'ont qu'un seul point commun : avoir dirigé la même ville.
Sur la dalle d'Argenteuil, le maire sortant Philippe Doucet distribue des ballons aux jeunes enfants.
« Argenteuil, c'est l'UFC que Choisir. Ici, les électeurs peuvent comparer leurs candidats ». Dans son bureau, décoré des souvenirs accumulés pendant ses sept ans de mandat, le maire PS, Philippe Doucet, commente avec humour les élections municipales à venir. Si l'édile utilise une telle comparaison, c'est parce qu'il affronte cette année Georges Mothron (UMP), qui a dirigé la ville de 2001 à 2008. « Cette année, c'est projet contre projet », commente l'élu.
Il y a sept ans, le combat avait été serré. À peine plus de 300 voix séparaient les deux hommes. Et bien que Philippe Doucet se soit emparé de l'hôtel de ville, Georges Mothron a continué à suivre les dossiers de près. L'ancien élu a préparé sa revanche. Sa permanence est pleine à craquer de tracts et de journaux, passant le bilan de la municipalité sortante au crible. Fiscalité, qualité de vie, urbanisme, sécurité, tout est analysé. Il entend surfer sur l'augmentation des impôts dans la ville, en 2009 et 2010. « Et la mairie n'a pas le souci de faire des économies », avance Georges Mothron.
« Je n'ai aucune leçon à recevoir en termes de gestion, rétorque Philippe Doucet. On a augmenté les impôts parce qu'il y avait une alerte rouge sur les comptes quand je suis arrivé à la mairie. On a évité de justesse la mise sous tutelle ». Le maire, qui est aussi député, s'appuie sur son expérience à l'Assemblée Nationale. « C'est essentiel pour porter la voix de la commune. Argenteuil est la 3e ville d'Ile-de-France. Il faut qu'elle soit reconnue comme telle ».
Si leurs programmes diffèrent, il est une chose qui réunit les deux hommes : pas question de placer le scrutin au niveau national. Ce qui se passe à Argenteuil reste à Argenteuil. « Un ministre ça ne déplace pas trois voix », explique Philippe Doucet. De son côté, Georges Mothron, qui a ravi la ville après 67 ans de règne communiste, se plaît à rappeler qu'il est né dans la commune. « J'ai vu la ville changer », raconte-t-il, sans oublier de tacler son rival :« C'est une ville qui a toujours été un melting-pot de gens qui vivent les uns avec les autres. Mais depuis quelques années, les gens vivent les uns à côté des autres. La ville est devenue clanique ».
Des critiques qui n'impressionnent pas Philippe Doucet. L'élu organise régulièrement des rendez-vous sur la dalle d'Argenteuil, un quartier populaire dans laquelle vivent un tiers des habitants de la commune. Au menu, distribution des programmes, mais aussi de ballons de baudruche et de bracelets colorés, siglés « Tous fier d'être Argenteuillais », le slogan du maire sortant.
Philippe Doucet regarde le sien - un rose - accroché à son poignet. « Georges Mothron est mon candidat porte-bonheur, lance-t-il. À chaque fois que je me suis présenté contre lui, je l'ai battu ». Georges Mothron encaisse, puis sourit : « Et bien moi, je vais m'assurer de vérifier l'adage qui dit que Philippe Doucet n'a jamais été réélu ».

Les listes des candidats à Argenteuil

• Dominique Mariette (Lutte ouvrière) – Faire entendre le camp des travailleurs
• Zouber Sotbar (divers gauche) – Argenteuil solidaire
• Philippe Doucet (PS) – Tous fiers d'être Argenteuillais
• Salah Bellouti (divers droite, centre) – Nouvel Argenteuil
• Georges Mothron (UMP) – Une nouvelle chance pour Argenteuil
• Cécile Sellier (Front de gauche) – Argenteuil, pour une alternative à l'austérité

PONTOISE – Deux hommes comparaissent ce mardi devant le tribunal correctionnel de Pontoise. Ils devront répondre notamment de "provocation à l'attroupement" et de "violences sur personne dépositaire de l'ordre public" après le contrôle d'une femme portant le voile intégral le 11 juin à Argenteuil (Val d'Oise).
Insultes, coups de poings, coups de pieds, à en croire les témoignages des policiers, ils en ont pris pour leur grade. Le 11 juin dernier à Argenteuil (Val d'Oise), alors qu'ils procédaient au contrôle d'identité d'une femme portant le niqab, les fonctionnaires avaient été pris à partie par plusieurs personnes. Mardi prochain, deux hommes, dont le cousin de la jeune femme, qui avaient été interpellés le jour même devront s'expliquer devant les juges du tribunal de Pontoise. Âgés de 23 et 37 ans, ils devront répondre de "provocation à l'attroupement", "violences sur personne dépositaire de l'ordre public", "outrage" et "rébellion".
Les policiers encerclés
Le 11 juin dernier, vers 18 heures, une jeune femme âgée de 25 ans et portant le voile intégral était contrôlée par des policiers dans une rue du centre-ville d'Argenteuil. Selon les témoignages, cette dernière n'aurait exprimé aucune réticence.
Un passant était alors intervenu, estimant que ce contrôle n'était pas justifié. Des dizaines de personnes s'étaient alors massées autour de la jeune femme et des policiers. Pris partie, les fonctionnaires avaient par la suite essuyé une série d'insultes avant que ne leur soient assénés une série de coups.
Riposte des fonctionnaires
Après avoir appelé des renforts, les policiers auraient alors fait usage de leurs flash-balls et de bombes lacrymogènes.
Au total, une quarantaine de fonctionnaires avaient été mobilisés pour ramener le calme dans cette rue semi-piétonne et procéder à des interpellations.
Deux jours plus tard, une femme portant le voile avait porté plainte affirmant avoir été agressée en pleine rue par "deux hommes au crâne rasé" dans une rue d'Argenteuil.

Quand François Hollande se lance dans la course à la primaire, à Tulle, fin mars 2011, il se tient à sa gauche, légèrement en retrait. Le futur président n’est encore qu’un outsider improbable. Son discret sherpa le suit depuis trois ans déjà. Autant dire que Faouzi Lamdaoui a vécu la victoire de dimanche comme un "aboutissement".