Professeurs et élèves criaient d'une même voix, hier à Argenteuil, « ZEP en danger ». Les lycéens de Julie-Victoire-Daubié ont décidé de rejoindre le mouvement porté par leurs enseignants, qui mobilisait hier les professeurs de deux autres établissements de la ville (Georges-Braque et Jean-Jaurès). Tous sont classés en ZEP.
Une délégation a été reçue par le maire
Devant la mairie, le poing levé, les adolescents ne cachaient pas leurs inquiétudes. Pour Mélissandre, 16 ans, élève en seconde, c'est une première. Si elle a décidé de se mettre en grève, avec quelques copines, c'est qu'elle se pose des questions. « En classe, je suis une option arts, mais si on nous enlève des heures, c'est le genre de matière qui va disparaître », craint-elle, banderole en main. « Je suis en terminale scientifique. Je me mobilise pour les futurs lycéens. Nous devons défendre nos droits et les leurs » ajoute Barthélemy, 17 ans. Son camarade de 18 ans approuve. « On veut l'égalité des chances pour tous. On doit nous donner beaucoup plus de moyens », martèle ce grand garçon, domicilié à Cormeilles-en-Parisis.
Enseignants et élèves souhaitent que les quatre lycées d'Argenteuil « restent dans le périmètre de l'éducation prioritaire et que les classes ne dépassent pas la barre de 30 élèves », martèle Omar Slaouti, professeur à Julie-Victoire-Daubié et délégué du syndicat Snes-FSU. « Le député-maire (PS) Philippe Doucet et Gaëlle Vincent, sa chargée de mission éducation, nous ont reçus. Ils ont écouté nos doléances, les ont comprises. Le maire a écrit au ministre de l'Education nationale et au rectorat. Nous aimerions qu'il rende sa position publique », insiste Omar Slaouti qui souhaite « qu'une discussion sur les lycées en ZEP soit engagée globalement ».
L'après-midi, les grévistes ont rejoint leurs collègues de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine, également en grève, devant l'Assemblée nationale puis devant la bourse du travail. Une prochaine manifestation devrait avoir lieu le lundi 17 mars.