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Dimanche 01 Septembre 2024

Dans la foule, on hurle : « On ne votera plus pour vous ! » Sur l’estrade dressée devant la mairie d’Argenteuil, ce vendredi 14 juin, Philippe Doucet, maire socialiste de la ville depuis 2008, n’en mène pas large. La manifestation de soutien qu’il a autorisée à la suite de l’agression d’une femme voilée tourne mal. Les insultes pleuvent. A côté de Doucet, casque de moto sur la tête, Kamel Razkallah, l’un des organisateurs de la manif, débordé par les huées et les sifflements, peine à contenir ses troupes, malgré son mégaphone. Le maire est pris à partie, on le traite de « facho ». Privé de son micro, le voilà contraint de quitter les lieux. La veille, déjà, venu prendre la parole dans l’une des deux mosquées d’Argenteuil, il avait dû battre en retraite. L’imam n’était pas parvenu à calmer ses fidèles, échauffés par des intervenants extérieurs à la ville.
Deux agressions de femmes voilées en l’espace d’un mois, un contrôle de police qui tourne mal, et la communauté s’enflamme. C’est la première fois que de tels événements la bouleversent, alors que cette ville du Val-d’Oise de 105000 habitants compte une forte population musulmane, présente depuis des décennies et bien intégrée. C’est elle, notamment, qui a porté Philippe Doucet à la mairie en 2008 et à l’Assemblée nationale en 2012.
Les violences du printemps dernier surprennent. Les uns et les autres s’interrogent. Provocation de groupes d’extrême droite ? Incidents, encore non clarifiés par les enquêtes de police et montés en épingle par des islamistes radicaux ? Ou réelle émergence d’un sentiment antimusulman? Pour l’opposition UMP, le fautif, « c’est Doucet et son approche communautariste », accuse Philippe Métézeau (conseiller général du Val-d’Oise. A quelques mois des élections municipales, les concurrents du maire ont tout intérêt à agiter cet argument pour récupérer une partie des déçus. Mais l’islamophobie est-elle vraiment l’enfant monstrueux du communautarisme ? Une certitude : à Argenteuil, le maire a noué un lien singulier avec une partie des musulmans et satisfait nombre de leurs exigences.
Elu en 2008, après une mandature UMP et cinquante ans de règne communiste, Philippe Doucet doit répondre aux très nombreuses attentes que sa campagne a suscitées au sein des couches populaires, où la communauté musulmane est fortement représentée. A peine installé, l’ex-cadre sup de Vinci descend dans les quartiers à la rencontre des Argenteuillais. « Les gens faisaient la queue pour lui parler. Installé à une table avec quelques collaborateurs, il prenait note des doléances et des requêtes des habitants. Il y avait des centaines de personnes », se souvient Hamou Aguini, directeur de l’association Conjugue et ex-candidat (sans étiquette) aux cantonales, opposé au maire. Volubile et volontiers tactile, Philippe Doucet fait naître l’espoir dans une ville touchée par le chômage (13 %) et le manque de logements. Le maire fait du clientélisme. Classique. Or, ici, une grande partie de la population est musulmane.

Du clientélisme au communautarisme...
Le basculement se produit lors des élections cantonales de 2011. En jeu, le conseil général du Val-d’Oise, dont la majorité ne tient qu’à un siège. Le soir du premier tour, le candidat du Parti socialiste accuse 600 voix de retard sur son concurrent UMP dans le canton ouest de la ville. Lors du dépouillement, les assesseurs découvrent avec consternation la présence de nombreux bulletins tagués « Non à l’islamophobie ». « Il y en avait environ 200 », relate Philippe Doucet.
L’édile n’est pas au bout de ses surprises. Le lendemain, un avocat argenteuillais lui propose une rencontre avec un collectif souhaitant créer une école confessionnelle à Argenteuil. Rendez- vous est pris pour le mercredi 23 mars, à quelques jours du second tour. La réunion a lieu le soir, dans un appartement d’une cité du Val d’Argent Sud. Une quinzaine d’hommes sont présents, dans le salon, assis autour d’une table basse. Durant les agapes, ils expliquent être à l’origine de l’opération des bulletins tagués, « pour faire pression » et être reçus. Le maire leur explique qu’il n’est pas décisionnaire pour une création d’école, mais s’engage à les rencontrer à l’hôtel de ville, en échange de leur soutien. Marché conclu. Le vendredi, devant les mosquées Al-Ishan et Assa-lam, les membres du collectif de soutien à l’école « Hanned » tractent en compagnie des militants socialistes.« Mothron[candidat UMP], Péricat [idem], Sarkozy, UMP : l’islamophobie tous les jours », alerte le texte. Influent au sein de la mosquée, le collectif a également convaincu l’imam d’appeler, lors du prêche, les fidèles à se rendre aux urnes. Hélas, deux jours plus tard, l’opération est un fiasco. Le Val-d’Oise bascule à droite. En pleine vague rose, Dominique Lefebvre, poids lourd socialiste du département, est furieux contre le maire d'Argenteuil. L’école « Hanned »,elle, ouvre ses portes en septembre 2011. Doucet est-il intervenu dans ce sens ?
La création d’un conseil des cultes fait polémique Après ces cantonales, Philippe Doucet semble avoir choisi sa stratégie pour les législatives. Il procède à un certain nombre d’embauches au sein de son cabinet, dont deux personnes – Karim Cherid et Medhi Bouchemoua – chargées des relations avec la communauté musulmane. Surnommé « l'Aumônier », Mehdi Bouchemoua était présent lors de la soirée de l’école « Hanned ».
A la suite des législatives, la mise en place d’un conseil des cultes apparaît comme la confirmation, bien qu’il s’en défende, de l’approche communautariste de Doucet : « Il me paraissait tout à fait normal d’avoir un lieu où tout le monde se parle. » Le 3 décembre 2012, jour du conseil municipal, l’auditorium Victor-Dupouy, doté de 120 places, est plein à craquer. Beaucoup restent debout. L’ambiance est électrique. La création du conseil des cultes, annoncée quelques jours plus tôt, est approuvée in extremis. A l’annonce du vote, les applaudissements explosent. Un groupe d’hommes barbus en tenue religieuse se réjouit. « On a gagné », glissent-ils avant de quitter la salle. Furieux de cette décision, l’opposition mais aussi les partenaires de la majorité municipale réclament l’annulation du conseil. Ils alertent l’Observatoire de la laïcité, qui, en février 2013, dépose un recours devant le tribunal administratif de Cergy, au nom de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Philippe Doucet modifie donc le nom de l’instance contestée, qui devient le conseil du vivre ensemble. Mais le maire persiste : « La République n’est pas assez rassembleuse. Moi, je tends la main à tout le monde. Quand Manuel Valls va inaugurer une mosquée ou se rend aux 850 ans de Notre-Dame de Paris, on ne le lui reproche pas », s’agace-t-il. Sauf que Manuel Valls, lui, est ministre de l’Intérieur et... des Cultes.

A quelques mois des municipales, dans la troisième ville d’Ile-de-France, où Nicolas Sarkozy avait stigmatisé « la racaille », le maire qui souhaite se représenter pourrait se retrouver piégé. Ici, il doit promettre l’extension d’un collège catholique ; là, il encourage la construction d’un lycée musulman... Lucide, il reconnaît : « Certains aimeraient me faire rentrer dans une logique de pression et de négociation, il n’en est pas question. »

Par Libie Cousteau
L'Express n° 3249 du 9 octobre 2013

 
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