Lettre ouverte à M. Doucet

Monsieur le Maire.

Vous avez fait voter par votre majorité municipale une modification du Plan local d'Urbanisme (PLU). Celle a donc permis à certains promoteurs de lancer des chantiers démesurés, mais réglementaires ainsi que nous l'avons maintes fois dénoncé.

Le Tribunal Administratif, saisi par notre groupe présidé par Georges Mothron, a annulé cette modification et cela a permis à de nombreux quartiers d'échapper à des projets totalement inadaptés à notre ville.

Des habitants, individuellement ou collectivement ont également réussi à obtenir en justice l'annulation ou la modification de chantiers illégaux. Malheureusement, certains qui avaient fait confiance à votre engagement d'organiser la "concertation" préalable n'ont pas exercé leur droit, et se retrouvent maintenant devant des chantiers dont ils découvrent toute la malfaisance.

Ma présente lettre n'a pas pour but de revenir sur le passé, puisque ce n'est pas possible, mais de vous demander, c'est bien le minimum , de surveiller le déroulement des chantiers, et de veiller à ce que les arrêtés signés par vos adjoints soient respectés.

J'ai l'embarras du choix pour citer des exemples précis de ce "laisser faire" que vous acceptez : chantier Marigan avenue de Stalingrad, avenue du petit Marly, Jean Jaurés, etc.

.../...

En ce mois de juin, il a fait bon vivre au Petit-Marly. Au début du mois, les travaux de démolition ont commencé. Doucement, puis le rythme s’est accéléré. D’une embauche des ouvriers à 8h00, ils arrivent à 7h20. Ils sont matinaux mais on les aime bien car au Petit-Marly, nous aimons bien nous réveiller au son de la pelleteuse et de la tronçonneuse. Surtout les nouveaux parents qui ont un petit enfant de quelques mois et qui ne fait pas ses nuits.

Le calme, c’est d’un ringard. Les gazouillis des oiseaux d’un dépassé.

Alors donc voilà, ça y est ! Super, les travaux commencent. « Vive le neuf, bon débarras de l’ancien » écrivait une personne dans les commentaires d’un autre billet.

Ils sont bien présents, les travaux. Ils pénètrent dans les appartements même les doubles fenêtres fermées. Pour ceux qui travaillent chez eux, la productivité est « en hausse » et leur masse graisseuse en baisse. Les fenêtres fermées, aucun renouvellement d’air frais n’est possible. Vive la chaleur !

Enfin, les arbres verts ont disparu. Le vert c’est désuet. Ça tombe bien, Il n’y en a plus un seul et nous attendons avec impatience, le beau gris béton de la nouvelle résidence. 17 mètres de hauteur, un beau bloc monolithique de béton juste en face de nos logements. C’est ça qui est chouette. Le vert c’est désuet, Nous ne verrons plus aucune touche de vert.

Une belle allée de tilleuls et d'arbres fruitiers qui mène à un joli pavillon. Trop beau pour les Argenteuillais. A la place, un immeuble de 24 logements.

Dans ce quartier, où la circulation et le stationnement sont dejà difficiles, concentrer une centaine d'habitants supplémentaires, est-ce une bonne idée ? Si M. le Maire avait écouté les habitants, assisté au comité de proximité, lu les pétitions, les articles de presse, écouté les élus, il n'aurait sûrement pas signé le permis de construire. Mais il a préféré écouter les promoteurs. Et il a bien fait attention à ce que le chantier ne démarre pas avant les élections...

Nous l'avions pourtant alerté, car d'autres solutions étaient envisageables pour répondre à la demande de logements, y compris dans ce quartier.

Une riveraine m'écrit cette lettre : rue de la république 066

«J'ai assisté aujourd'hui à l'abattage des arbres à cette adresse 96 bis rue de la République, un bruit infernal pour les habitants de ce quartier pavillonnaire tranquille et une vraie désolation, j'ai pris quelques photos que je vous envoie.
Un camion et une pallissade cachaient l'entrée aux passants mais le bruit ne trompait pas. L'allée plantée de tilleuls et d'arbres fruitiers est maintenant bien dégagée, il n'y a plus qu'à faire sauter ce beau pavillon avec superbe terrasse incrustée de faïences côté butte Orgemont  et à construire un immeuble de 24 logements haut de 11 mètres. Si les habitants sont malheureux, les promoteurs font des affaires et le maire est député alors la vie est belle pour certains.
Je suis en colère comme les habitants alentours» .

J'ai été initialement planté pour isoler mes propriétaires des autres, mais peu à peu j'ai grandi et j'ai assumé d'autres rôles
Je suis témoin de l'évolution d'Argenteuil depuis quelques centaines d'années.
J'ai hébergé plusieurs générations d'oiseaux, de perchoirs pour ceux qui proposaient des chorales enchantant ainsi les voisins. J'ai servi de poumon vert. J'ai vu peu à peu cette ville se métamorphoser, des habitants s'y installer, des couples emménager et des bébés naître.
Je fais partie de la mémoire d'Argenteuil.
On m'a dit malade mais je me suis toujours bien porté.
« Marly : Se disait des voyages et séjours que Louis XIV faisait de Versailles au château de Marly. Être des Marly était une grande faveur. »

On va m'abattre moi et les miens dans l'indifférence générale des promoteurs et dans la profonde tristesse de mes admirateurs. 

Marly ! ? Ils ont osé.

Parmi les questions abordées dans le schéma gérontologique du Conseil général, la question du logement a été largement traitée.

À côté du maintien à domicile, qui reste le mode préféré des seniors et qui doit être privilégié, et l'hébergement en établissement médicalisé pour les plus dépendants, d'autres solutions doivent être recherchées.

Je cède mon clavier à un Argenteuillais qui a souhaité faire parvenir à Philippe Métézeau et moi même ce billet mélancolique....

Hâtez vous  avant qu'il ne soit trop tard.

Les propriétaires semblent avoir quitté les lieux pour de bon ce week end, dans une nouvelle auto 

Un grand gaillard( casquette et lunettes D&G) les a accompagné en les saluant d'un très poli " au revoir Mr X " , en s'assurant que les portails étaient bien fermés, tout en jetant un coup d'oeil rapide aux alentours comme si des guetteurs avaient déjà pris position dans le quartier. Lire la suite

 Les propriétaires semblent avoir quitté les lieux pour de bon ce weekend end, dans une nouvelle auto.
Un grand gaillard (casquette et lunettes D&G) les a accompagné en les saluant d’un très poli « au revoir Mr X » en s’assurant que les portails étaient bien fermés, tout en jetant un coup d’œil rapide aux alentours comme si des guetteurs avaient déjà pris position dans le quartier.
Pendant ce weekend paisible, la nature,  au n° 5 av du Petit Marly,  reprend ses droits encore un instant.